Que mangent les marmottes et comment hibernent-elles ? Nos réponses

Les marmottes, ces adorables mammifères fouisseurs que l’on trouve en Europe et en Amérique du Nord, sont célèbres pour leur hibernation durant l’hiver.

Si vous vous demandez que mangent les marmottes, vous trouverez ici les réponses de nos animaliers, qui les côtoient au quotidien puisque le parc de Courzieu accueille une colonie de marmottes sur la Colline aux Loups Blancs. L’alimentation de la marmotte est importante, notamment lorsqu’elle prépare son hibernation.

Pour cette raison, nous aborderons aussi cette partie essentielle de sa vie. Vous saurez ainsi comment la marmotte passe l’hiver et de quelle manière ce qu’elle a ingéré les mois précédents l’aide à tenir durant la période de frimas.

Le régime alimentaire varié de la marmotte

La marmotte est un rongeur herbivore, un lointain cousin de l’écureuil. Ces animaux sont dotés d’une dentition spécifique, avec quatre incisives et dix-huit molaires, nettement séparées par un espace appelé « barre », similaire à celle des chevaux ou des chevreuils. Les incisives poussent en continu, et les marmottes les usent naturellement en rongeant divers éléments, notamment des écorces.

Une particularité intéressante et peu connue des marmottes, partagée avec les lapins, est la cæcotrophie. Mais qu’est-ce donc ? Ce terme désigne tout simplement le fait de manger une partie de ses excréments pour assimiler les nutriments qui n’ont pas été digérés lors de la première ingestion.

Le régime alimentaire des marmottes est assez varié. Elles se nourrissent d’herbes, de graminées, de bourgeons, de certaines baies et de fleurs. Bien qu’elles puissent se satisfaire de diverses herbes, elles préfèrent les espèces riches et grasses, telles que le trèfle, la luzerne et le pissenlit. De manière occasionnelle, elles ne dédaignent pas les jeunes pousses d’arbres, les écorces, les racines, voire les insectes ou même les vers de terre.

Les touristes se laissent souvent amadouer par les marmottes en randonnée. Habituées à la présence humaine sur certains sites montagneux, celles-ci n’hésitent pas à s’approcher pour réclamer à manger, voire même à fouiller plus ou moins discrètement dans un sac laissé sans surveillance pour les plus gloutonnes. Cependant, il est crucial de ne leur donner que des végétaux et de proscrire les aliments gras et encore plus les chips et sucreries, ces derniers pouvant se révéler dangereux pour leur santé et provoquer un diabète sucré. On oublie donc tout de suite la marmotte et sa tablette de chocolat aperçues dans une pub bien connue !

Comment la marmotte constitue-t-elle ses réserves pour l’hiver ?

L’alimentation des marmottes répond à plusieurs besoins : assurer leur subsistance quotidienne, bien sûr, mais aussi se constituer une masse graisseuse suffisante pour survivre à six mois d’hibernation, c’est-à-dire de jeûne complet.

Pour atteindre cet objectif, les marmottes avalent en moyenne 400 grammes de nourriture chaque jour pendant leur période d’éveil, soit près de 70 kilos consommés entre juillet et octobre !

Les marmottes ont une manière bien organisée de manger. Elles s’assoient en positionnant leur nourriture entre leurs pattes avant, dotées de quatre doigts agiles. Leur rythme alimentaire varie en fonction de la saison, avec un à deux repas par jour.

Autre détail insolite concernant ces drôles de mammifères : elles ne boivent pas d’eau. Elles se nourrissent de préférence à l’aube et au crépuscule, de manière à consommer les plantes et végétaux au moment où ils sont encore gorgés de rosée.

Cependant, ce moment de repas est également un moment de vulnérabilité pour les marmottes, puisqu’elles peuvent se retrouver la proie des aigles et des renards. Heureusement, les colonies de marmottes ont mis en place un système de défense efficace : les animaux se nourrissent à tour de rôle, tandis qu’un individu monte la garde. À la moindre alerte, la sentinelle émet un sifflement caractéristique, et tous les membres de la colonie courent se mettre à l’abri.

Pourquoi la marmotte hiberne-t-elle ?

La nature est remarquablement ingénieuse, et chaque espèce a développé des techniques d’adaptation spécifiques pour survivre et prospérer dans son environnement. Parmi ces techniques, la migration et l’hibernation sont deux exemples courants.

La marmotte commune, que l’on trouve dans les Alpes et les Pyrénées, ainsi que ses cousines habitant le nord du continent américain, passent environ six mois de l’année en hibernation. Cette période d’hibernation est essentielle pour assurer la survie de la colonie, à condition que les marmottes aient pu accumuler suffisamment de réserves de graisse. C’est donc bel et bien l’alimentation de la marmotte qui lui permet donc d’hiberner.

Le fonctionnement de l’hibernation chez la marmotte

Lorsque la marmotte hiberne, plusieurs changements significatifs se produisent dans son corps. Sa température corporelle chute de 37°C à environ 6°C, son rythme cardiaque diminue de manière radicale, avec environ dix pulsations par minute, et sa fréquence respiratoire ralentit jusqu’à devenir presque imperceptible, à raison d’une seule respiration par minute.

Pendant cette période, la seule activité de la marmotte consiste à éliminer ses urines toutes les trois semaines environ. Cette phase est appelée « euthermie » et diffère des périodes de sommeil ou d’ « hypothermie ». Le métabolisme de la marmotte fonctionne au minimum, permettant de maintenir sa température interne au-dessus de 5°C. Une température plus basse lui serait fatale.

Durant les six mois d’hibernation, le rongeur montagnard perd entre 35 et 50% de son poids corporel. Cependant, il est important de noter qu’un individu isolé ne survivrait pas à la saison froide. Les marmottes hibernent en groupe, se serrant les unes contre les autres pour limiter les déperditions de chaleur. De plus, elles ne choisissent pas n’importe quel endroit pour passer l’hiver. Les terriers d’hibernation, appelés « hibernaculum », sont minutieusement préparés.

Où se déroule l’hibernation de la colonie de marmottes ?

La marmotte alpine est un animal social qui vit en groupes dans de vastes terriers pouvant atteindre jusqu’à 20 mètres de long. La colonie passe la belle saison dans un terrier d’été, avant de déménager vers l’hibernaculum dès la mi-octobre.

Ces terriers d’hibernation sont tapissés d’une épaisse couche de végétation, destinée à maintenir une température constante et homogène. Environ 12 à 15 kilogrammes de fourrage sont nécessaires pour garnir l’hibernaculum. Un fait intéressant à noter est que ces terriers sont réutilisés d’une année à l’autre.

À la mi-octobre, toute la colonie de marmottes rejoint ses quartiers d’hiver et colmate hermétiquement les entrées du terrier à l’aide d’un mélange de végétaux, de boue, de terre et même d’excréments. Cela garantit une isolation efficace contre le froid extérieur et les prédateurs potentiels.

Comment la marmotte sait-elle que l’heure de l’hibernation est venue ?

La glande épiphyse, située dans le cerveau de la marmotte, joue un rôle crucial pour déterminer le moment de l’hibernation. Cette glande est sensible à la photopériode, c’est-à-dire la durée du jour. Elle réagit à la baisse de la luminosité en produisant davantage de mélatonine, communément appelée « hormone du sommeil ». Cela incite les marmottes à entrer en hibernation.

Un autre facteur déclencheur est la diminution des températures, qui commence dès le début de l’automne. L’hibernation est donc un « sommeil » anticipé, préparé longtemps à l’avance pour être efficace et viable. Dès le début du printemps, les marmottes recherchent activement des aliments riches en acides gras pour accumuler les réserves de graisse nécessaires à leur survie pendant l’hibernation.

Au printemps, elles se nourrissent principalement de racines, puis de jeunes pousses, et enfin de fleurs estivales. Lorsqu’elles rejoignent l’hibernaculum, les marmottes ont ainsi augmenté leur poids corporel d’un tiers en moyenne.

De mars à la mi-novembre, mais aussi pendant les vacances de Noël et d’hiver, vous pouvez venir rencontrer la colonie de marmottes du Parc de Courzieu et en apprendre davantage sur le mode de vie. Organisez votre venue dès maintenant !