Où vit la marmotte et quelles sont ses habitudes ?
En 2018, le Parc de Courzieu a accueilli une nouvelle espèce : Marmotta marmotta, la célèbre mascotte des Alpes. Depuis lors, nos animaliers répondent à toutes sortes de questions de la part du public : comment la marmotte passe l’hiver ? Que mange-t-elle ? Pourquoi hiberne-t-elle ? Et surtout : où vit la marmotte ?
Faisons donc le point sur la question et découvrons les mœurs cachées de notre « siffleux » national.
La marmotte : un rongeur résolument montagnard
La marmotte vit en montagne, où on la trouve entre 800 et 3000 m d’altitude, dans les milieux ouverts. Elle affectionne les sols meubles – dans lesquels elle peut aménager un terrier confortable – les éboulis, voire les clairières forestières. La proximité de la nourriture (alpages, herbages avec graminées, etc.), ainsi qu’un terrain ensoleillé et dégagé, offrant une bonne visibilité, sont des atouts de choix pour l’établissement d’une colonie de marmottes.
Comme son nom l’indique, ce grand rongeur (c’est le deuxième plus gros de France, derrière le castor) est originaire des Alpes. Mais, dès 1948, il a été réintroduit dans les Pyrénées, où il est aujourd’hui fermement implanté. On rencontre la marmotte dans quatre parcs nationaux français : les Écrins, le Mercantour, la Vanoise et les Pyrénées. Il arrive également de croiser les « siffleux » dans le Massif Central.
La marmotte : un mode de vie grégaire
Comme bon nombre d’espèces herbivores, donc non prédatrices, la marmotte vit en groupe familial. Ceci lui assure une meilleure protection contre ses ennemis potentiels : les gros carnivores (ours, lynx, loup, mais aussi renard, martre…) et l’aigle royal, entre autres. En effet, la colonie dispose d’un guetteur chargé de donner l’alerte s’il aperçoit un danger. Le sifflement caractéristique qu’émet alors la marmotte lui a d’ailleurs valu son surnom québécois de « siffleux ».
La colonie de marmottes vit dans un terrier commun, à la fois pour des raisons de sécurité et pour pouvoir hiberner – mais nous y reviendrons. En réalité, elle utilise d’ailleurs deux terriers différents selon la saison. Sa résidence estivale est occupée du début de l’été à la mi-octobre environ. Elle lui sert essentiellement de lieu de repos et de refuge en cas d’alerte. Quant au terrier d’hiver, il remplit de multiples fonctions, que nous découvrirons plus loin.
Enfin, signalons un troisième type de terrier de la marmotte : le « terrier de fuite » ou « faux terrier ». Ce dernier, qui sert uniquement de cachette en cas de danger, est simple et peu profond.
Le choix du territoire de la marmotte
La marmotte se nourrit essentiellement des plantes de montagne qui l’aideront à constituer ses réserves pour l’hiver : trèfle, pissenlit, luzerne… Au fil des saisons, elle consomme les racines, puis les tiges et les jeunes pousses et, enfin, les fleurs. L’ensoleillement et la présence des espèces végétales qu’elles apprécient sont déterminants dans le choix du territoire des marmottes.
Avec ses courtes pattes et ses 2,5 kg (en sortie d’hibernation) pour 50 cm, la marmotte n’est clairement pas taillée pour la course ! Pour survivre, elle a donc élaboré une stratégie basée sur la surveillance par une sentinelle et le repli immédiat en cas de danger. Par conséquent, notre rongeur ne s’éloigne jamais beaucoup de son terrier…
Marmotte en été, marmotte en hiver : deux modes de vie radicalement différents
Comme souvent dans la nature, l’habitat de la marmotte n’est pas un simple lieu de vie, mais fait partie d’une stratégie d’adaptation plus globale. En effet, ce rongeur vit exclusivement dans les zones montagneuses, ce qui signifie qu’il est confronté à des températures extrêmement basses en hiver.
Quel est le rapport avec le terrier ? C’est simple : seule, une marmotte ne survivrait pas à la saison froide, même en hibernant. En revanche, roulées en boule dans un terrier isolé et hermétiquement fermé, serrées les unes contre les autres, les marmottes peuvent passer l’hiver sans crainte.
Dès la mi-octobre, toute la colonie quitte ses quartiers d’été et s’affaire à rouvrir le terrier d’hiver, appelé hibernaculum. Celui-ci est creusé dans un endroit sûr et abondamment garni d’une litière végétale – 12 à 15 kg de fourrage en moyenne ! – dont la fonction est d’isoler la colonie du froid.
Dès que toutes les marmottes ont gagné le terrier, les entrées en sont soigneusement bouchées à l’aide d’un mélange de terre, de boue, de végétaux et d’excréments. Ainsi, aucun prédateur ne peut y pénétrer et la température dans l’hibernaculum reste constante. Ce vaste terrier peut atteindre 10 m de long pour 3 m de profondeur.
Il faut savoir que, lors de l’hibernation, la température corporelle de la marmotte chute à environ 5 °C. Son rythme cardiaque et respiratoire ralentit considérablement, son métabolisme également. Les réserves graisseuses accumulées lui permettent de passer l’hiver sans encombre. Cependant, seules l’isolation du terrier et la proximité de ses congénères évitent à l’animal une perte thermique excessive, qui lui serait fatale.
Le terrier de la marmotte, lieu d’hibernation… mais pas que !
L’hibernaculum remplit deux fonctions essentielles dans la vie de la marmotte. Comme nous l’avons vu, il lui sert de refuge durant les mois d’hiver. Mais, dès les premiers beaux jours, c’est aussi dans ce terrier qu’a lieu la reproduction.
La mise bas a lieu en mai, mais les jeunes ne quittent pas le nid avant juillet. Chaque femelle donne naissance, une seule fois par an, à une portée comptant entre deux et quatre marmottons. C’est donc dans le terrier d’été que la marmotte élève ses petits jusqu’à l’hiver suivant. Toutefois, il faut savoir qu’un jeune sur deux meurt durant sa première année…
Vous avez envie de venir rencontrer nos amies les marmottes ? Le Parc de Courzieu accueille une colonie de cinq membres, originaires d’un parc animalier allemand. Nous serons ravis de faire les présentations et de répondre à toutes vos questions sur cet attachant rongeur !
Venez observer notre colonie de marmottes sur leur Sentier au cœur de la Colline aux Loups Blancs de notre parc animalier en région Rhône-Alpes.