L’organisation d’une meute de loups : un schéma de base et de nombreuses évolutions

Chaque année, le Parc de Courzieu reçoit des milliers de visiteurs avides de mieux connaître Canis lupus. Au chapitre des questions les plus courantes : « pourquoi les loups hurlent ? ».

Mais le public se montre également très intéressé par l’organisation d’une meute de loups. C’est donc ce thème que nous aborderons dans le présent article.

La meute de loups : une organisation opportuniste

Grâce à de nombreuses études scientifiques, menées aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, on en sait aujourd’hui bien plus sur l’organisation sociale des loups. Premier constat à ce propos : si les meutes européennes comptent généralement 4 à 6 membres pour un territoire de 300 km² au maximum, leurs cousins outre-Atlantique vivent en groupes allant jusqu’à 15 individus, sur une superficie pouvant atteindre 4 000 km² !

Ce qui amène à cette conclusion : l’organisation de la meute est directement liée à l’environnement et aux territoires de chasse disponibles.

La meute de loups s’organise autour d’un noyau familial

Le terme de « meute » est employé dès lors que deux individus vivent ensemble et se reproduisent. En effet, les loups vivent au sein de structures familiales, portées le plus souvent par un couple reproducteur appelé « couple alpha ».

Toutefois, certaines études ont montré des meutes de loups structurées autour d’un trio, par exemple un mâle et deux femelles matures, ou encore un mâle, son fils né l’année précédente et une femelle. Seul l’aspect « reproducteur » est déterminant.

Le reste de la meute est composé des jeunes des années précédentes et des louveteaux de l’année. Tous les loups d’une meute sont unis par des liens familiaux. Parfois, des individus isolés naviguent entre plusieurs groupes, sans y appartenir vraiment.

La meute de loups : un groupe à géométrie variable

Outre l’aspect familial, ce qui caractérise l’organisation des loups est son évolution constante. La hiérarchie au sein du groupe n’est pas figée : au contraire, elle est régie par une dynamique perpétuelle, en fonction de paramètres multiples tels que :

  • les combats qui opposent les dominants aux loups subalternes, ceux-ci tentant régulièrement de prendre leur place ;
  • la disponibilité des femelles en âge de se reproduire : on a vu des groupes de loups exclusivement composés de mâles, bien que cette structure soit certainement provisoire et uniquement due à l’absence de femelles disponibles ;
  • l’éventuelle « adoption » d’un individu extérieur : cette situation reste cependant rare, à moins que le loup en question ne vienne remplacer un membre de la meute disparu.

Pourquoi les jeunes loups restent-ils avec leurs parents ?

Le loup arrive à maturité sexuelle relativement tard : entre trois et cinq ans. Jusque-là, les jeunes loups ne sont pas assez forts pour se mesurer aux dominants. Il n’y a donc pas de compétition dans le groupe.

Ici encore, l’organisation du groupe de loups dépend de son lieu de vie. Au Canada, par exemple, on observe de fréquents affrontements à la saison des amours, les individus dominés cherchant à détrôner les alpha. En Europe, où les meutes sont plus réduites, il n’y a que très peu de combats. En effet, il s’agit le plus souvent de cellules familiales, dans lesquelles les jeunes n’ont pas la force de revendiquer un statut de dominant. Passé deux ou trois ans, ils quittent généralement leurs parents pour partir à la recherche d’un(e) partenaire et fonder leur propre meute.

Sur les territoires riches en gibier et présentant de vastes superficies, il arrive qu’on observe des reproductions secondaires, par exemple entre la femelle dominante et un mâle extérieur, ou entre le mâle alpha et une autre femelle du groupe. Cette situation ne semble toutefois possible que si la nourriture est disponible en abondance, l’objectif de la meute étant d’assurer la survie de ses membres.

Communication et hiérarchie au sein d’une meute de loups

Bien que soudée par des liens familiaux et sociaux très forts, la meute de loups est régie par une hiérarchie stricte. Cette organisation est particulièrement visible lors des repas. Le couple dominant – en particulier le mâle – prend l’initiative de toutes les actions importantes : se déplacer, chasser, manger, etc. En revanche, tous les loups participent au nourrissage et à l’éducation des louveteaux.

Le fonctionnement hiérarchique de la meute est rendu possible par les grandes capacités de communication de l’animal. Chacun connaît sa place et les signaux qui lui indiquent qu’il outrepasse ses droits au sein du groupe…

La communication dans la meute de loups repose sur des postures, des mimiques faciales et des vocalises, ainsi que sur le marquage. Dès son plus jeune âge, le louveteau apprend à décrypter les codes envoyés par les autres loups du groupe. Par exemple, une position rampante, les yeux détournés et la tête baissée, les oreilles aplaties et la gueule fermée sont des signes de soumission. À l’inverse, la tête haute, la queue relevée et le poil hérissé constituent une attitude de domination.

Toutefois, cette organisation hiérarchique de la meute s’accompagne de liens sociaux forts et d’une réelle solidarité entre les individus du groupe.

Les loups du Parc de Courzieu : rencontres privilégiées et approche pédagogique

Pour mieux comprendre comment la meute de loups s’organise, le mieux reste de venir les rencontrer ! Le Parc de Courzieu héberge deux groupes, l’un de loups arctiques et l’autre de loups gris d’Europe. Ces deux sous-espèces de Canis lupus disposent chacune d’un territoire qui leur est propre et vivent dans des conditions proches de l’état sauvage. Cette semi-liberté permet aux animaux d’exprimer la palette de leurs comportements naturels… sous le regard discret des visiteurs.

Nous misons sur une approche ludique et pédagogique : venez rencontrer nos loups et poser toutes vos questions aux soigneurs du Parc de Courzieu.

A très bientôt au parc de Courzieu !