Le loup : carnivore ou omnivore ?

Fondamentalement opportuniste, le loup est certes un chasseur qui apprécie la viande. Toutefois, il ne dédaigne pas les autres catégories d’aliments, en complément ou en remplacement du produit de la chasse. Il n’est donc pas un carnivore strict. De là à le qualifier d’omnivore, il y a tout de même un pas…

Si vous voulez savoir si le loup est carnivore ou omnivore, pourquoi les loups hurlent ou comment vit la meute, vous êtes sur la bonne page. Et, pour compléter vos connaissances, pourquoi ne pas venir rencontrer le principal intéressé en direct au Parc de Courzieu ?

Carnivore, omnivore : définitions

Selon le dictionnaire, un carnivore est un « mammifère caractérisé par une dentition très développée, qui se nourrit essentiellement de viande », tandis qu’un omnivore « se nourrit indifféremment d’aliments d’origine animale ou végétale ». À regarder le loup, on peut donc conclure qu’il appartient plutôt à la première catégorie.

Un carnivore strict possède un organisme conçu pour vivre en ne consommant que de la viande, mais peut tout à fait emprunter des aliments à d’autres classes de façon occasionnelle. En revanche, son système digestif n’est pas adapté à un régime végétarien, car il ne digère pas la cellulose. Conclusion : bien qu’il ne dédaigne pas les baies en période de vaches maigres, le loup est un carnivore “véritable”.

Quel est le régime alimentaire du loup ?

Premier constat : le loup est un superprédateur, c’est-à-dire qu’il se situe au sommet de la chaîne alimentaire. C’est donc essentiellement un carnivore primaire, qui se nourrit des grands herbivores présents sur son territoire : cerfs, biches, chevreuils, mouflons, chamois, rennes, bœufs musqués, caribous… À l’occasion, il peut aussi être un carnivore secondaire, en mangeant d’autres carnivores comme le lynx, le renard, voire un chat ou un chien de temps à autre, mais cela reste extrêmement rare.

Au chapitre des proies du loup, on trouve aussi des herbivores de taille plus modeste, comme le lapin ou le lièvre, les rongeurs – souris, campagnol, rat, marmotte… – ainsi que, à défaut d’autre chose, des reptiles, des oiseaux, voire des batraciens. Un point commun, toutefois, entre toutes ces sources de nourriture : il s’agit bien d’animaux, pas de végétaux.

Plus que le régime alimentaire du loup, ce qui le définit en réalité, c’est son opportunisme. En période de disette, l’animal peut se nourrir de baies, d’insectes et, même, se faire charognard si besoin est. Tout cela n’en fait pas un omnivore, puisque sa morphologie et son métabolisme sont conçus pour un régime alimentaire de base essentiellement carné.

Comment le loup se procure-t-il sa nourriture ?

Comme chacun sait, le loup est un chasseur, une situation imposée par son régime alimentaire. Là encore, l’animal s’adapte à tous les facteurs qui influencent ses possibilités : vie en meute ou en solitaire, espèces présentes sur son territoire, etc.

Le loup s’attaque en priorité aux animaux malades, affaiblis, âgés… Rien d’altruiste là-dedans : il s’agit tout simplement des proies les plus faciles à attraper. Mais cet état de fait a pour conséquence d’assainir les populations d’herbivores, ce qui fait du loup un maillon primordial dans les écosystèmes où il vit.

Le loup chasse seul ou en meute. Les individus en dispersion, qui doivent se procurer leur nourriture sans l’appui du groupe, se contentent généralement de proies de petite taille (rongeurs, oiseaux…). Quant aux meutes, elles chassent de façon très organisée… même si le succès n’est au rendez-vous que dans 10 % des cas environ. On est loin de l’image du tueur assoiffé de sang colporté par les légendes – et les détracteurs du loup.

Le loup, un carnivore opportuniste qui a la peau dure !

Malgré de multiples tentatives d’éradication – parfois réussies, puisque l’animal a totalement disparu en France pendant plus de 50 ans –, le loup reste présent et persiste à recoloniser ses anciens espaces de vie. Même si certaines espèces sont malheureusement éteintes (comme les loups japonais des îles d’Hondo et d’Hokkaido), le superprédateur parvient souvent à résister à la pression humaine. La principale raison en est certainement l’opportunisme du loup, car :

  • il s’adapte à tous les milieux, des bords de mer à la haute montagne, sur la majeure partie du globe – c’est le prédateur dont l’aire de répartition est la plus importante au monde !
  • il peut se nourrir de n’importe quel type de proie ou presque et survivre en consommant des aliments qui ne font pas partie de son régime alimentaire de base ;
  • il fait preuve d’une étonnante capacité de dispersion, qui lui permet de (re)coloniser des territoires parfois situés à des centaines de kilomètres de son lieu de naissance ;
  • discret, il peut s’installer à un endroit donné sans être repéré et y vivre ainsi dans une relative tranquillité…

Certaines espèces de loups restent sérieusement menacées. C’est le cas du loup d’Abyssinie, dont il reste moins de 600 individus en liberté. Quant au loup rouge, il a été totalement éradiqué, avant d’être réintroduit par l’homme avec succès.

La place du loup dans l’écosystème

En tant que superprédateur, le loup a un rôle de régulation des populations. Mais cela ne s’arrête pas là : en éliminant les éléments faibles ou malades, il assainit également les troupeaux et évite la prolifération des espèces qu’il chasse.

Comme n’importe quel autre maillon de la chaîne alimentaire, le loup est important. Son élimination entraîne un déséquilibre dangereux pour l’ensemble du système. Fort heureusement, de nombreuses personnes à travers le monde ont compris l’importance de protéger les espèces vivantes, quelles qu’elles soient. Le Parc de Courzieu fait partie des organisations qui luttent pour la sauvegarde des écosystèmes, à travers une meilleure information du public et par le biais d’actions sur le terrain.

Vous aussi, venez rencontrer les loups et admirer la richesse de leurs comportements, dans le cadre préservé des Monts du Lyonnais. À bientôt au Parc de Courzieu dans le Rhône !