Comment se fait la pollinisation des plantes ?

Précédemment, nous avons expliqué pourquoi les arbres sont importants et comment ils se nourrissent. Aujourd’hui, nous abordons un autre grand sujet : comment se fait la pollinisation ?

Essentielle à la vie, ce mécanisme permet aux végétaux de se multiplier. Le Parc de Courzieu vous emmène à la découverte de la reproduction des fleurs !

À quoi sert la pollinisation ?

Le terme de pollinisation désigne le mécanisme de reproduction des végétaux, en particulier des Angiospermes – à savoir les plantes à fleurs dont la graine est enfermée dans un fruit. Comptant environ 300 000 espèces sur terre, cette famille est dotée d’un système de multiplication qui met en jeu les organes reproducteurs situés dans la fleur.

Comme tout mode de reproduction, la pollinisation sert donc à assurer la survie de l’espèce.

Petits rappels biologiques…

Le processus de pollinisation consiste à mettre en contact le pollen avec le stigmate. Les fleurs, outre leur beauté, ont donc une utilité essentielle pour la plante !

Il existe des espèces hermaphrodites, pour qui on parle d’autogamie. Cependant, pour favoriser le brassage génétique, la majorité des plantes est soit mâle, soit femelle :

  • la fleur femelle possède un pistil, qui comporte un stigmate – pour recueillir le pollen – et un ovaire ;
  • la fleur mâle dispose quant à elle d’une étamine, au bout de laquelle l’anthère produit le fameux pollen.

Tout cela est bien beau, mais comment le pollen va-t-il se retrouver dans la fleur femelle ? C’est là qu’interviennent la pollinisation et ses différents intermédiaires…

Les acteurs de la pollinisation

Comme la Nature est bien faite et pense à tout, elle a élaboré différentes stratégies de pollinisation, impliquant différents éléments. Voici les auxiliaires indispensables à la reproduction des végétaux.

Les insectes pollinisateurs

On sait que 90 % des plantes à fleurs ont besoin des animaux – des insectes pour 80 % d’entre elles – pour leur pollinisation. On qualifie ces espèces d’entomogames. La majorité des insectes pollinisateurs appartient à la famille des abeilles (solitaires ou sociales).

Le principe de fonctionnement de l’entomogamie est simple :

  • L’insecte se pose sur la fleur mâle pour butiner. Ce faisant, il récolte sur ses pattes et son corps le pollen, qui a la particularité d’adhérer facilement sur l’animal.
  • Lorsque l’insecte repart et se pose dans une fleur femelle, le pollen se dépose sur le stigmate – collant – et féconde ainsi la plante. On parle de pollinisation croisée, car l’animal favorise le brassage génétique en volant de fleur en fleur.

Au fil du temps, les plantes ont développé de véritables stratégies pour attirer les insectes : fleurs très colorées, parfumées… D’autre part, elles produisent le nectar dont les pollinisateurs se nourrissent. On parle de mutualisme, car cette relation entre la plante et l’animal profite aux deux parties.

Les oiseaux, les autres animaux et la pollinisation

Si les insectes assurent l’essentiel de la pollinisation, d’autres espèces jouent également un rôle dans le transport du pollen. C’est le cas notamment des oiseaux – l’exemple le plus connu étant celui du colibri – et des autres animaux. Parmi ces derniers, on retrouve les chauves-souris, certains rongeurs et herbivores.

Le principe est similaire à celui impliquant les insectes : en venant se nourrir sur la plante, l’animal « récolte » du pollen qu’il transporte vers une autre fleur sur ses poils ou ses plumes.

Le vent et l’eau dans la pollinisation

Respectivement nommées anémogamie et hydrochorie, ces méthodes de pollinisation passent donc par des phénomènes naturels, non par des êtres vivants.

Les plantes étant, par essence, fixées là où elles ont poussé, c’est le vent qui a constitué le premier agent pollinisateur au cours de l’évolution. Lorsque le pollen arrive à maturité, la plante le libère et le vent l’emporte.

Cependant, cette méthode est fort hasardeuse, car le pollen peut atterrir à peu près n’importe où. Pour compenser cet inconvénient, la Nature a prévu une parade : les plantes anémophiles produisent du pollen en très grandes quantités. Les graminées font partie des espèces dont la pollinisation est assurée par le vent.

Dernier cas possible : la pollinisation par l’eau, qu’il s’agisse du ruissellement, de la pluie ou des courants. Elle concerne essentiellement les mousses, certaines fougères, mais aussi le lotus ou le palmier à noix de coco !

Pourquoi la pollinisation est-elle importante ?

« Si les abeilles venaient à disparaître, l’humanité n’aurait plus que quatre ans devant elle ». La célèbre phrase attribuée (à tort ?) à Einstein a fait le tour du monde. Elle a au moins le mérite de résumer un fait essentiel : l’immense majorité des espèces de plantes dépend de la pollinisation pour survivre et se multiplier. Plus près de nous, ce sont les trois quarts des fruits et légumes que nous consommons qui disparaîtraient si les insectes pollinisateurs venaient à s’éteindre…

La pollinisation n’est pas seulement importante pour les plantes elles-mêmes : elle est indispensable à la vie sur Terre. Sans elle, plus de fruits, donc plus de végétaux, donc plus d’herbivores, donc plus de carnivores… On touche là au principe même d’équilibre des écosystèmes, cheval de bataille du Parc de Courzieu depuis sa fondation.

Si l’abeille est devenue l’emblème des dangers qui pèsent sur les pollinisateurs, elle n’est pas la seule espèce à protéger. Mieux : élevée par l’homme, elle est parfois même moins menacée que d’autres. En revanche, les épandages massifs d’insecticides – volontaires ou issus de la pollution – menacent l’existence-même de tous les insectes pollinisateurs sauvages.

Découvrez la pollinisation au Parc de Courzieu !

Pour vous permettre de mieux appréhender la notion d’écosystème dans sa globalité, notamment l’importance de la pollinisation, inscrivez-vous à l’atelier « Dans la peau d’un insecte pollinisateur » sur le site du Parc de Courzieu