Comment préserver la forêt ? Le Parc de Courzieu répond à vos questions

Dans un monde où les menaces environnementales sont de plus en plus préoccupantes, la question “comment préserver la forêt” devient cruciale.

Les forêts recouvrent environ 31% de la surface terrestre, soit environ 4 milliards d’hectares. Elles assurent ainsi un rôle vital dans l’équilibre écologique de notre planète, offrant un habitat à d’innombrables espèces animales et végétales et agissant comme des puits de carbone essentiels.

Depuis sa création dans les années 80, le Parc de Courzieu s’est impliqué dans la sensibilisation du public à la préservation de l’écosystème et des espèces sauvages. Nous vous expliquons ici quels sont les défis que nous devons relever afin de préserver ces précieux espaces.

Pourquoi la forêt est-elle menacée ? Comprendre le contexte

Pour savoir comment protéger la forêt, le premier pas consiste à comprendre les menaces auxquelles elles font face. La déforestation, les incendies, la surexploitation des ressources et les changements climatiques constituent les principales menaces.

En 2017, la surface de forêts disparues était alarmante, équivalant à la moitié de la France métropolitaine. Ces pertes touchent principalement les forêts tropicales et subtropicales, mais aussi certaines zones en Europe. Selon la FAO, l’agriculture est responsable de 50% de la déforestation mondiale. Ces destructions ont des conséquences désastreuses sur la biodiversité, les ressources en eau et le climat.

Quel est l’impact de l’agriculture commerciale sur la déforestation ?

L’agriculture commerciale, à distinguer de l’agriculture de subsistance et de l’agriculture familiale, est un facteur majeur de déforestation à travers le monde, à l’exception notable de l’Europe. Cette forme d’agriculture implique souvent la transformation des forêts en terres cultivables, ce qui représente la principale cause de perte de surface forestière.

La production d’huiles de palme et de soja est particulièrement critique, contribuant de manière significative à la déforestation mondiale. En Europe, environ 15% de la déforestation est due à la conversion des forêts en terres agricoles, tandis que 20% provient du pâturage du bétail, ce dernier étant responsable de près de 40% de la déforestation à l’échelle mondiale.

Les régions tropicales, spécialement en Amérique du Sud et en Asie, sont les plus affectées par la déforestation liée à l’agriculture commerciale.

Cependant, les pays européens, y compris la France, contribuent indirectement à ce phénomène par leurs importations. L’Union européenne est ainsi responsable de 10 à 16% de la déforestation mondiale, notamment par l’importation de produits tels que le soja, l’huile de palme, la viande, le cuir, le bois, le cacao, le café ou encore l’hévéa. L’association Envol Vert a calculé qu’en moyenne, chaque Français contribue à la déforestation de 352m² de forêt par an, en fonction de sa consommation et de son mode de vie.

Des avancées encourageantes… mais un effort à maintenir !

Heureusement, les efforts récents ont permis de ralentir la cadence destructrice de la déforestation. Selon le rapport de 2015 sur l’évaluation des ressources forestières publié tous les 5 ans par la FAO (Food and Agriculture Organization), le taux de perte nette de forêts a diminué de plus de 50 % au niveau mondial.

Cette tendance encourageante doit néanmoins être consolidée, et plus particulièrement dans les pays pratiquant une agriculture intensive. Alors que la population mondiale continue de croître et que la demande pour la nourriture et les terres s’intensifie, il est crucial de poursuivre et d’amplifier ces efforts pour éviter une régression dans la lutte contre la déforestation, particulièrement dans les régions qui accusent un certain retard en matière de pratiques agricoles durables.

La forêt, un écosystème vital : pourquoi la protéger ?

Préserver la biodiversité des forêts est primordial pour maintenir l’équilibre environnemental. Les forêts, comme la forêt amazonienne ou le bassin du Congo, jouent un rôle fondamental dans la régulation du climat et la qualité de l’air. Elles sont également cruciales pour la gestion des ressources en eau et la prévention des catastrophes naturelles.

Leur dégradation a ainsi un impact direct sur la faune, la flore et les communautés humaines qui en dépendent.

Comment les forêts permettent de réguler le dioxyde de carbone ?

Après les océans, les forêts constituent les plus grands réservoirs de dioxyde de carbone (CO2), un élément clé dans la lutte contre les émissions de carbone. Le processus par lequel les forêts absorbent et stockent le CO2 est essentiel pour réduire la quantité de ce gaz dans l’atmosphère. En effet, les forêts absorbent le dioxyde de carbone, contribuant ainsi à des processus écologiques importants et à la lutte contre le changement climatique.

Ces écosystèmes forestiers sont impliqués dans un cycle dynamique de croissance, de décomposition, de perturbation et de renouvellement, jouant ainsi un rôle crucial dans le cycle global du carbone. Les forêts contribuent au maintien de l’équilibre du carbone sur Terre, aidant à atténuer et ralentir l’impact des changements climatiques. Au cours des quatre dernières décennies, elles ont absorbé environ un quart du CO2 émis par les activités humaines, y compris la combustion de combustibles fossiles et le déboisement pour modifier l’utilisation des sols.

La réduction des émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre (GES) permet de lutter contre les changements climatiques. La gestion durable des forêts représente donc un élément déterminant en ce sens.

Le rôle des forêts dans la gestion des ressources en eau

La photosynthèse est un processus essentiel à la vie sur Terre, où les plantes captent le dioxyde de carbone (CO2) et, avec l’eau (H2O), produisent des sucres (C6H12O6) et libèrent de l’oxygène (O2). Ce mécanisme est au cœur de la quasi-totalité des écosystèmes terrestres, y compris les forêts. Il est crucial de comprendre que sans eau, la photosynthèse ne peut avoir lieu, ce qui permet de mieux comprendre l’importance de l’eau pour la croissance des arbres.

Dans nos forêts, le choix des essences à croissance rapide doit tenir compte de la disponibilité de l’eau. Si l’eau est insuffisante ou si les espèces présentes ne peuvent pas l’absorber efficacement, la croissance des arbres peut être entravée. Par conséquent, pour assurer de bonnes conditions de croissance, des réserves d’eau suffisantes dans le sol ou des précipitations abondantes sont indispensables, de même que le choix d’essences adaptées aux conditions locales spécifiques.

En outre, les arbres transpirent de l’eau, ce qui représente un aspect fondamental de la conduction des éléments nutritifs dans les arbres. Par exemple, un grand hêtre peut transpirer plus de 200 litres d’eau par jour en été ! De récentes avancées scientifiques ont également mis en lumière le rôle des arbres dans l’émission de composés organiques volatils (COV) dans l’air. Ces COV, sous l’effet de la lumière, agissent comme des noyaux de condensation de nuages, contribuant ainsi à la formation de nuages et au maintien de l’humidité atmosphérique.

La forêt est donc directement liée au cycle de l’eau. Une région forestière favorise non seulement la présence de nuages, mais influence également leur déplacement. Ce lien réciproque entre l’eau et la forêt démontre l’utilité du couvert forestier à grande échelle.

Quelles actions et solutions mettre en place pour la préservation des forêts ?

Face à la menace de la déforestation, des solutions durables doivent être mises en place pour assurer la protection des forêts.

La création de réserves naturelles, la gestion durable des forêts via des labels comme FSC ou PEFC, et des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement sont des mesures efficaces. Le reboisement s’avère également crucial.

Toutes les initiatives comptent et la sensibilisation du grand public est également importante afin de mieux comprendre les enjeux auxquels nous devons faire face. Pour cette raison, le Parc de Courzieu propose (sur réservation) des ateliers de sensibilisation à l’environnement et à la préservation de l’écosystème à ses visiteurs, mais également aux entreprises.

Contribuer individuellement à la protection des forêts

La préservation des zones boisées ne se limite pas aux actions des gouvernements ou des organisations. Chaque individu a un rôle à jouer.

Adopter une consommation responsable, éviter les produits issus de la déforestation, et se comporter de manière responsable lors de balades ou campements en forêts (éviter de jeter des mégots de cigarette et des déchets par terre, par exemple) représentent des gestes simples mais efficaces.

Préserver les forêts est donc une responsabilité à la fois collective et individuelle. Chaque action et initiative permet de montrer la voie et de s’acheminer vers une meilleure coexistence avec ces écosystèmes que l’on qualifie souvent de “poumons de la Terre” en compagnie des océans.

Et qu’en est-il des projets de forêts comestibles ?

Aux quatre coins du monde, et aussi en France, se développent des projets de forêts comestibles participatives. Ces initiatives permettent de créer des liens communautaires forts, favorisent l’échange de connaissances et encouragent le travail collectif pour la préservation des forêts.

En plus de prendre soin de la forêt, les participants peuvent cueillir et partager les ressources qu’elle offre. Le principe de ces projets repose sur une observation attentive de la nature et des forêts locales en vue de la plantation d’espèces comestibles indigènes. Ces essences nourricières, choisies pour leur capacité à prospérer naturellement, contribuent à la création d’écosystèmes autonomes, productifs, sauvages, pérennes et résilients face aux agressions environnementales et au changement climatique.

Les forêts comestibles jouent un rôle important dans la séquestration du carbone et forment des îlots de fraîcheur naturels et durables. Leur développement se fait sans utilisation de pesticides ou d’herbicides, offrant ainsi un habitat idéal pour une biodiversité riche incluant oiseaux, petits mammifères, amphibiens et micro-organismes.

Venez découvrir loups, rapaces, marmottes et escargots au Parc de Courzieu dans un environnement naturel préservé en forêt à moins d’1h en voiture de Lyon. Contactez-nous pour connaître les prochaine dates de nos ateliers nature pour les particuliers ou organiser un atelier avec vos collaborateurs.

Nous organisons également des ateliers nature pour les groupes scolaires ou les entreprises. N’hésitez pas à solliciter le Parc de Courzieu.