Découvrez comment la marmotte hiberne… et pourquoi
Bien que tout le monde ait entendu parler d’hibernation, on peut se demander comment la marmotte passe l’hiver réellement. Se contente-t-elle de s’allonger dès les premiers flocons et d’attendre le printemps ?
La réalité est bien plus complexe : les animaliers du Parc du Courzieu vous expliquent comment la marmotte hiberne exactement.
L’hibernation, une adaptation aux rudesses du climat
Malgré l’expression populaire « dormir comme une marmotte », qui évoque une personne gentiment paresseuse, en réalité l’hibernation est une question de survie. En effet, le milieu montagnard impose aux espèces des conditions climatiques extrêmes.
Face à la chute des températures en hiver et à la difficulté de se procurer de la nourriture, les animaux ont dû développer des stratégies particulières. Certaines espèces quittent les lieux à la mauvaise saison, comme les oiseaux migrateurs. D’autres choisissent de rester, en adoptant des tactiques ingénieuses. L’hibernation des marmottes en fait partie.
Que se passe-t-il lorsque la marmotte entre en hibernation ?
La période d’hibernation de la marmotte dure environ 200 jours, entre mi-octobre et le printemps. La colonie passe donc plus de la moitié de l’année dans l’hibernaculum, son terrier d’hiver !
Physiologiquement, l’hibernation est très éprouvante pour l’animal. Sa température interne chute jusqu’à 5 ou 6°C, son rythme cardiaque et sa fréquence respiratoire diminuent de façon drastique, tout cela dans le but d’économiser les dépenses énergétiques durant les mois d’hiver.
Le métabolisme se résume à éviter que la température interne ne descende en-dessous de 5°C, ce qui serait fatal…
L’hibernation, un comportement de groupe chez la marmotte
En termes de stratégie d’adaptation, l’hibernation ne se limite pas à des modifications physiologiques. Une marmotte seule n’y survivrait pas. La vie en colonie représente un exemple de coopération réussie : roulés en boule, serrés les uns contre les autres, les animaux conservent plus facilement la chaleur.
Enfin, l’épais tapis de végétation accumulé dans le terrier contribue à limiter les déperditions de chaleur.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les marmottes se réveillent en cours d’hibernation. Il faut bien aller au petit coin de temps en temps, tout de même !
L’hibernation, une épreuve préparée avec soin
Quelles que soient les régulations de son organisme, aucune marmotte ne peut survivre à l’hiver sans avoir accumulé suffisamment de réserves. Dans les mois qui précèdent l’hibernation, le petit mammifère sélectionne avec soin des végétaux de montagne riches en acides gras : astragale, oxytropis, achillée, carline acaule, mais aussi genêt, luzerne, lupin, trèfle, vesce, pissenlit…
Au début du printemps, la marmotte se nourrit de racines, qu’elle complète ensuite avec les jeunes pousses et les tiges, puis avec les fleurs en été.
Au final, les réserves graisseuses représentent un tiers du poids de la marmotte à son entrée en hibernation.
L’impact des changements climatiques sur l’hibernation de la marmotte
Le réchauffement climatique impacte directement les conditions d’hibernation des marmottes. En effet, la couche de neige tend à s’amoindrir, ce qui a pour effet de diminuer l’isolation du terrier.
Conséquence : les animaux dépensent plus d’énergie pour maintenir leur température corporelle et sortent d’hibernation en ayant perdu davantage de poids. Ils ont aussi tendance à se réveiller plus tôt, ayant épuisé toutes leurs réserves. L’autre impact concerne la reproduction, car les femelles, amaigries, mettent au monde moins de petits.
Venez observer notre colonie de marmottes sur leur Sentier au cœur de la Colline aux Loups Blancs de notre parc animalier en région Rhône-Alpes.