Combien de loups en France et quelles habitudes pour l’espèce : le parc de Courzieu répond à toutes vos questions

Espèce fascinante et pourtant méconnue, le loup continue d’être controversé en France. L’Homme a pourtant beaucoup à apprendre de ce discret animal, très utile à l’écosystème. Si l’on se demande couramment pourquoi les loups hurlent ou si l’espèce représente un danger pour l’Homme, on ignore souvent à combien de loups en France se monte leur effectif.

Au parc de Courzieu, tout est fait pour mieux comprendre le loup et aller au-delà des idées reçues. C’est en observant l’espèce dans son habitat naturel que l’on communique le mieux avec cet animal hors du commun. Découvrez l’essentiel et plus encore sur la population des loups en France et son importance pour l’environnement.

Population de loups estimée, habitudes et localisation


La présence du loup en France est généralement méconnue des citoyens. Le loup, de son nom scientifique canis lupus, est un animal discret et craintif, ce qui complique son recensement. On peut cependant estimer à environ 920 le nombre d’individus en France, ceux-ci appartenant à l’une des 130 meutes identifiées. Les loups peuplent essentiellement les Alpes, la bordure est de la France, mais aussi la proximité des Pyrénées et du Massif Central. En Auvergne Rhône-Alpes, l’Office Français de la Biodiversité a identifié une dizaine de meutes.

Le loup gris, carnivore rapide et puissant, évolue dans différent types d’habitat. L’animal sauvage vivant dans les forêts, les prairies ou les montagnes, s’adapte à des régions très variées. La particularité de l’espèce est son comportement social particulièrement complexe. La meute, très soudée, est composée d’un mâle et d’une femelle alpha et d’autres individus très solidaires entre eux. Elle possède un code comportemental et un mode de communication très riches. Opportuniste, l’animal chasse les cervidés, mais aussi les sangliers et les rongeurs, avec une préférence pour les individus affaiblis ou malades. Contrairement à ce que véhicule la rumeur, le loup ne s’attaque donc pas à l’Homme.

Les chiffres l’indiquent : la présence du loup sur le territoire national connaît depuis quelques années une hausse encourageante, et pour cause : l’espèce avait quasiment disparu au début du XXème siècle ! Victime de sa mauvaise réputation et convoité pour sa fourrure, le loup a bien failli être exterminé en France. Bien que très sérieusement menacé dans l’Hexagone, l’animal a survécu dans d’autres pays d’Europe, notamment en Italie et en Espagne.

Progressivement réintroduite à partir des années 1990, l’espèce est désormais protégée depuis 1993. Une protection renforcée en 2007, et appliquée dans l’espace européen et dans le monde.

Le loup, éternel mal-aimé


Le conflit entre homme et loup ne date pas d’hier, mais a tendance à s’amplifier depuis une trentaine d’années. En cause, la réintroduction de l’espèce dans plusieurs zones de France à partir de l’année 1992. Avec la réapparition de larges zones de présence du loup là où se trouvent les élevages, ce sont toutes les habitudes pastorales de l’homme qui ont été bouleversées.

En effet, des zones autrefois désertées par le loup sont aujourd’hui réinvesties. Les éleveurs et chasseurs, en premier lieu, observent un impact sur les modes d’élevage et sur les conditions de la vie en forêt. La présence du loup implique en effet un changement d’habitudes pour plusieurs catégories de professionnels, principalement les éleveurs et bergers. Il n’est pas rare que le loup soit accusé d’attaques sur des animaux d’élevage non surveillés.

Mais l’abattage des loups, souvent considéré comme une solution efficace pour la protection des troupeaux, est en réalité lourd de conséquences s’il est mal contrôlé. Car une meute victime de tirs risque de perdre son mâle alpha et de se désorganiser. En résulte un groupe d’individus plus isolés et davantage susceptibles d’attaquer les animaux d’élevage. Un quota d’abattage est fixé chaque année par le préfet de chaque département.

Population des loups en France : l’animal acteur d’un riche écosystème


Les bienfaits de la présence permanente du loup sur le territoire français sont avérés ! L’observation des habitats repeuplés par les loups depuis les années 1990 le démontre : la biodiversité connaît un nouvel essor lorsque le canis lupus est à proximité…

En l’absence de loups, les cervidés se multiplient et la végétation basse se réduit considérablement. Les insectes et oiseaux qui en dépendent voient, de fait, leur nombre chuter. Par son rôle de prédateur, le loup permet la régulation naturelle d’espèces qui n’auraient pas dû proliférer.
Chassant les cervidés, le loup contribue à leur dispersion sur le territoire. Moins ciblés, certains végétaux poussent à nouveau, générant une grande diversité animale et végétale. Dans de grands parcs du monde tels que celui de Yellowstone, aux États-Unis, l’effet positif de la réintroduction du loup a rapidement été constaté. Des espèces d’arbres menacées ont pu s’épanouir à nouveau et l’écosystème environnant s’est complexifié. L’action du loup contribue ainsi à restaurer la végétation. Les experts n’hésitent pas à le dire : les effets du réchauffement climatique en sont réduits !

A la lumière de ces résultats, des mesures croissantes sont suggérées pour apprendre à vivre en harmonie avec les meutes de loups présentes en France. Pose de clôtures, chiens de protection, mesures d’effarouchement doivent permettre d’éloigner l’animal sans avoir recours à l’abattage. L’objectif de programmes tels que celui de WWF et Ferus – appelé Pastoraloup – est de développer une meilleure entente, voire une coopération entre le loup et l’Homme, dans l’intérêt de l’écosystème. Préserver les meutes de loups et adapter le mode de vie des Hommes et de leurs élevages, c’est agir en faveur de la biodiversité, maintenant et dans le futur.

La protection du loup passe par la sensibilisation du public


Afin d’agir mieux et plus rapidement, il est important d’en apprendre davantage sur le loup. Mieux connaître l’espèce, c’est en effet comprendre son rôle dans la chaîne animale et son impact sur l’environnement. Loin de l’idée du « grand méchant loup », on découvre alors un animal complexe, intelligent et particulièrement bien organisé. Découvrir le fonctionnement de la meute, l’importance de chaque comportement ou la manière de se nourrir du loup permet de véritablement se mettre à la place de cette espèce mal-aimée.

Depuis 1992, le parc de Courzieu met un point d’honneur à faire découvrir le canis lupus dans le respect absolu de son mode de vie. Au sein d’un espace préservé de 25 hectares, une meute de loups gris d’Europe et une autre de loups arctiques évolue en toute sérénité depuis les débuts du parc. Ce sont ainsi une quinzaine d’individus qui sont ici préservés et mènent une vie dans des conditions proches de leur habitat naturel.

Lors de leur venue, les visiteurs du parc auront le loisir d’assister au nourrissage des loups et de comprendre leurs habitudes. Le personnel du parc, passionné par les animaux, dispense toutes les informations utiles permettant de bien cerner l’espèce. Outre les deux nourrissages quotidiens, une promenade en forêt d’environ 45 minutes permet d’observer les loups en toute discrétion. L’organisation entière du parc a été pensée pour offrir un cadre épanouissant aux animaux et permettre aux visiteurs de mieux comprendre leur mode de vie.

Au-delà de la seule espèce canis lupus, tous les animaux contribuent à l’équilibre environnemental. Dans l’enceinte du parc, partez à la découverte de rapaces, marmottes et même escargots : vous découvrirez les secrets de chaque espèce et les mille et une raisons de les préserver. Le parc de Courzieu se met à la portée des petits et des grands pour sensibiliser chacun à la protection de la biodiversité.

A très bientôt au parc de Courzieu !