Reproduction des rapaces diurnes et nocturnes : découvrez leurs secrets

Après « comment reconnaître les rapaces en vol ? », les soigneurs du parc ont choisi un nouveau thème passionnant : la reproduction des rapaces. Comment les couples se forment-ils ? Y a-t-il une parade amoureuse ? Au bout de combien de temps les œufs éclosent-ils ? Qui élève les jeunes ?

Éléments de réponse et exemples avec le Parc de Courzieu.

Comment se reproduisent les rapaces ?

En France, on compte 33 rapaces nicheurs, dont 24 espèces diurnes et 9 nocturnes. Si leurs mœurs amoureuses varient quelque peu, tous ces oiseaux présentent quelques caractéristiques communes :

  • la femelle est plus grande ou plus trapue que le mâle ;
  • les rapaces sont monogames et effectuent souvent une parade nuptiale ;
  • le cycle de nidification annuelle ne comporte qu’une seule ponte ;
  • le site de nidification est âprement défendu par le couple ;
  • la longueur du cycle de nidification est étroitement liée au régime alimentaire, l’époque de nourrissage des jeunes devant coïncider avec une période d’abondance ;
  • le plus souvent, la femelle assure l’essentiel de la couvaison, tandis que le mâle chasse et rapporte les proies au nid.

En dehors de ces éléments plus ou moins généraux, la reproduction des aigles royaux diffère évidemment de celle des faucons crécerelle ou des hiboux !

La saison de la reproduction chez les rapaces varie selon les espèces. Ainsi, le vautour fauve niche en hiver, pour que les jeunes soient aptes à voler l’été suivant. La bondrée apivore pond ses œufs en juin ou juillet, pour que l’éclosion coïncide avec la disponibilité des couvains de guêpes dont elle se nourrit.

La reproduction de trois espèces de rapaces diurnes de France

Pour entrer davantage dans les détails, voici trois exemples de reproduction des oiseaux de proie.

Reproduction de l’aigle royal

La parade nuptiale de l’aigle se déroule entre décembre et mars. Le couple se livre à des acrobaties aériennes impressionnantes, avec piqués, retournement, accrochage des oiseaux par les serres…

L’accouplement des aigles débute en janvier. Le couple défend alors davantage son territoire. Il aménage un nid imposant et solide, généralement sur une falaise ou dans une cavité, plus rarement dans un arbre.

Les aires de reproduction de l’aigle, au nombre de deux à huit, se situent en altitude, entre 200 et 2 500 m ; elles sont utilisées alternativement selon les années. Il s’agit de constructions faites de branchage, améliorées année après année jusqu’à atteindre 2 m de circonférence pour 2,5 m de haut !

La femelle pond 2 à 4 œufs en mars-avril. Elle incube durant environ 45 jours, la plupart du temps seule, le mâle assurant l’approvisionnement en nourriture. Les aiglons restent ensuite 65 à 80 jours au nid avant de prendre leur envol. Le caïnisme – phénomène par lequel l’un des poussins pousse son frère hors du nid – est très fréquent. Les aiglons demeurent près de leur aire de naissance pendant quelque temps, parfois jusqu’en février.

Reproduction du faucon pèlerin

La formation du couple et la recherche du territoire de nidification du faucon pèlerin débute en été, mais la saison d’accouplement se situe en janvier-février. L’oiseau ne construit pas de nid, mais utilise une anfractuosité dans une falaise, où il creuse une petite cuvette pour pondre.

La ponte du faucon pèlerin a lieu en mars et compte en moyenne 3 à 4 œufs. L’incubation, majoritairement assurée par la femelle, dure 30 jours. Au bout d’approximativement six semaines, les jeunes faucons commencent à voler. Ils quittent définitivement le nid en juin ou juillet.

Reproduction de la buse variable

Fin février ou début mars, le couple de buses commence à effectuer des vols nuptiaux, accompagnés de cris caractéristiques. En règle générale, l’oiseau construit un nouveau nid chaque année, plutôt dans un bosquet ou une haie bien fournie. L’aire est constituée d’écorces, de mousses, de feuilles et de branches.

La ponte des œufs – au nombre de deux à quatre – a lieu en avril. La femelle les couve seule ou presque durant 33 à 38 jours. Après l’éclosion, le mâle approvisionne le nid et la mère se charge d’alimenter la nichée. Au bout d’environ 45 jours, les jeunes prennent leur envol, mais leurs parents assurent encore leur subsistance pendant deux mois.

La reproduction des rapaces nocturnes : deux exemples

La chouette hulotte est fidèle : après leur rencontre en novembre ou décembre, les couples restent unis à vie. Le mâle propose différents sites de nidification en automne et la femelle en choisit un – idéalement un trou profond de 1 à 3 m dans un tronc d’arbre creux, mais plus souvent une ancienne aire de rapaces, un nid de corvidé, un trou dans une falaise ou un bâtiment.

L’accouplement de la chouette hulotte se déroule de janvier à mars. La femelle pond alors un à trois œufs, voire plus si la nourriture est abondante. En cas de disette, le couple peut en revanche ne pas se reproduire. Après 29 jours d’incubation, assurée exclusivement par la mère, les œufs éclosent et les jeunes restent dépendants de leurs parents pendant environ quatre mois.

La reproduction du grand-duc d’Europe a lieu entre fin décembre et avril. Le couple ne construit pas de nid, mais aménage avec soin une cuvette au pied d’un arbre en forêt, dans une ancienne aire ou sous un surplomb rocheux en hauteur.

Le grand-duc pond un à quatre œufs, que la femelle couve environ 35 jours. Les bébés restent au nid pendant deux mois, durant lesquels les deux parents les nourrissent. Leur mère, en particulier, dépèce les proies pour eux. Même après leur départ du nid, les jeunes hiboux restent aux environs de l’aire et sont ravitaillés par leurs parents jusqu’à la fin de l’été, voire l’automne.

Découvrez les rapaces au Parc de Courzieu

Au parc de Courzieu, nous avons choisi de vous présenter nos oiseaux de proie en vol libre et en simulation de prédation, chaque jour à 14 h à l’amphithéâtre. Nous hébergeons plus de 200 rapaces de 40 espèces, diurnes et nocturnes.

En effet, le parc est doté d’un centre de reproduction dédié aux rapaces (non accessible au public), ainsi que d’une nurserie. Ces installations ont pour objectif la conservation des espèces, en lien avec d’autres parcs et des programmes internationaux de préservation. Les oiseaux nés sur le parc peuvent rester à Courzieu pour la présentation ou être placés dans d’autres parcs ayant une approche similaire à la nôtre.

Vous souhaitez en apprendre davantage  ? N’hésitez pas à visiter le parc et poser toutes vos questions à nos animaliers !