La reproduction des loups : déroulement, mise bas et élevage des louveteaux

Animal méconnu et souvent craint, le loup fait l’objet de la curiosité des visiteurs du Parc de Courzieu dans le Rhône. Nos soigneurs répondent à d’innombrables questions, notamment « où vit la meute ? » ou « comment le loup se reproduit ? ».

Nous vous apportons donc quelques éclaircissements sur la reproduction des loups, de la période des amours au sevrage des louveteaux.

Maturité sexuelle, inhibition de la reproduction et période du rut chez le loup

La maturité sexuelle chez le loup survient aux alentours de deux ans, parfois plus tard pour le mâle. Elle entraîne chez celui-ci une augmentation de la taille des testicules, ainsi que la production de testostérone. Chez la femelle, elle se traduit par l’apparition de chaleurs, qui ont lieu une seule fois dans l’année.

L’organisation hiérarchique de l’espèce a un impact direct sur l’instinct reproductif. En effet, seul le couple dominant se reproduit, ce qui entraîne une inhibition de la reproduction chez les autres loups de la meute.

La saison des amours chez le loup se déroule généralement à la fin de l’hiver ou au début du printemps, en fonction de la photopériode. C’est une époque de grande tension au sein de la meute, le mâle alpha devenant agressif et défendant sans cesse sa femelle contre les avances des autres membres du groupe. Quant aux femelles, leurs chaleurs sont totalement inhibées par l’attitude de la louve dominante.

Les rites nuptiaux et l’accouplement chez le loup

Lorsque vient le moment de s’unir, les loups alpha quittent fréquemment la meute, histoire de disposer d’un peu de tranquillité. L’accouplement est précédé d’une sorte de parade, basée sur des jeux, des vocalises, des poursuites entre les deux partenaires, ainsi que de nombreux signaux d’apaisement. Les rites nuptiaux du loup comprennent aussi de nombreux contacts : léchages, frottements nez à nez, reniflement des zones génitales… Le couple procède aussi à des marquages urinaires.

Lorsque les deux partenaires sont prêts, l’accouplement a lieu. Durant 15 à 30 minutes, le couple reste soudé, en raison de la contraction du vagin et du gonflement du sexe du mâle. Selon les scientifiques, cette particularité, ainsi que la durée de l’accouplement des loups, auraient pour but d’optimiser les chances de réussite. En effet, la louve n’étant en chaleur qu’une fois par an, l’acte sexuel doit absolument donner lieu à une conception.

La gestation et la mise bas de la louve

La gestation de la louve dure 62 jours en moyenne, durant lesquels ses besoins alimentaires vont crescendo. Durant cette période, toute la meute peut participer à l’aménagement de la tanière qui accueillera la mère et ses petits.

La louve donne naissance à quatre à cinq petits, parfois jusqu’à huit, le nombre pouvant être régulé en fonction de la nourriture disponible. La mise bas a lieu entre fin avril et début juin. Dans les jours qui précèdent la naissance, la louve adopte un comportement caractéristique : elle s’arrache les poils du ventre, afin de confectionner une litière douillette pour ses petits tout en leur facilitant l’accès aux mamelles.

Durant la mise bas de la louve, la meute fait profil bas. Même le mâle alpha, s’il défend l’entrée de la tanière, se garde bien d’y mettre le nez sous peine de s’en faire expulser sans ménagement !

Comme bon nombre de mammifères, les louveteaux naissent aveugles, sourds et sans odorat. Ils pèsent environ 300 à 500 g. Les petits passent les premières semaines de leur vie dans l’abri, aux côtés de leur mère. Celle-ci est alimentée par le reste de la meute, en particulier par le mâle alpha, qui lui régurgite de la nourriture.

Les premières semaines de vie des louveteaux

Durant toute la période de lactation de la louve, celle-ci se montre une mère très attentionnée. Elle nourrit ses petits, les lèche pour les laver et pour stimuler le réflexe d’élimination des urines et des selles. La mère assure également l’hygiène de la tanière, en ingurgitant les déjections des louveteaux au fur et à mesure. Les trois premières semaines, la louve évite tout contact entre sa progéniture et le reste du groupe. Elle peut même maintenir le père à distance. En cas de danger, il arrive même que la mère déplace toute sa portée vers une autre tanière.

Au bout d’approximativement quinze jours, les louveteaux ouvrent les yeux, mais il leur faudra encore plusieurs semaines avant de disposer d’une vision efficace. Les incisives sortent, les louveteaux développent peu à peu leurs facultés motrices et expérimentent leurs premières vocalises. À partir de trois semaines, les jeunes loups commencent à quitter la tanière.

Les louveteaux sont sevrés à l’âge de quatre à six semaines, mais continuent d’être nourris par les adultes de la meute, tout en apprenant peu à peu les techniques de chasse.

Sur la totalité des portées de louveteaux, le taux de survie est estimé à 50 % les trois premiers mois et 60 % la première année. Les principales causes de décès des petits sont d’ordre alimentaire, mais aussi sanitaire (maladies) et environnemental (conditions climatiques particulièrement rigoureuses).

Il arrive aussi que la mère tue elle-même les petits malades ou trop chétifs, surtout si les ressources alimentaires sont restreintes. Même si cette pratique peut sembler cruelle, elle reste indispensable à la survie de l’espèce et permet d’optimiser les chances des louveteaux les plus robustes.

Vous avez envie de rencontrer les loups ? Rendez-vous au Parc de Courzieu !