Le régime alimentaire du loup, carnivore… et opportuniste

Canis lupus intrigue, fascine, effraie parfois… En tout cas, il est l’objet de nombreuses questions de la part des visiteurs du Parc de Courzieu ! Parmi les plus fréquentes, « qu’est-ce que mange le loup ? » est l’une des incontournables.

Nous nous penchons donc aujourd’hui sur le régime alimentaire du loup, ses spécificités et ce qu’il implique dans la vie quotidienne de la meute ou des individus isolés.

Le loup, un carnivore véritable

Bien qu’il puisse à l’occasion compléter son alimentation avec des fruits sauvages, Canis lupus reste fondamentalement carnivore. Cela signifie deux choses :

  • il tire sa subsistance de la viande, sans laquelle il ne saurait survivre ;
  • son appareil digestif n’est pas conçu pour assimiler la cellulose, composante essentielle des végétaux.

À bien observer l’animal, on comprend d’ailleurs qu’il soit équipé pour manger de la viande. Il suffit de regarder sa dentition, qui est résolument celle d’un carnassier…

Le loup est un carnivore véritable et non pas « strict ». La différence réside dans le fait que, contrairement à ce dernier, son régime alimentaire n’est pas exclusivement composé de viande. En période de vaches maigres, l’animal est tout à fait capable d’ingurgiter des insectes ou des baies pour assurer sa survie, bien que cela ne représente pas la base de son alimentation.

Le loup, un superprédateur

Carnivore et chasseur, le loup est le prédateur de nombreuses espèces. On le désigne comme « superprédateur » car il se situe au sommet de la chaîne alimentaire. Hormis l’homme, nul ne représente de véritable menace pour lui…

Le loup est un carnivore primaire, dont le régime alimentaire se compose en priorité de grands herbivores. Selon le lieu où vit la meute, elle fait donc son ordinaire des biches, bœufs musqués, caribous, cerfs, chamois, chevreuils, faons, mouflons et autres rennes.

Mais le loup est aussi un carnivore secondaire, c’est-à-dire qu’il lui arrive de s’attaquer à d’autres carnassiers. Le lynx et le renard sont parfois au menu, ainsi qu’exceptionnellement un chien ou un chat de passage.

Enfin, le loup ne dédaigne pas les proies de taille plus modeste, comme les rongeurs, les oiseaux, voire les poissons, les reptiles ou les batraciens.

Meute de loups ou individu isolé : des habitudes alimentaires différentes

Il est évident qu’un animal seul et une meute de loups en chasse n’ont pas les mêmes possibilités en termes de choix des proies ! Si le groupe possède tous les atouts pour s’attaquer à des animaux de grande taille, comme les cervidés, un loup isolé doit se contenter d’un gibier plus modeste.

Un loup en dispersion chasse donc régulièrement des lapins, des lièvres, ainsi que des rongeurs de toutes tailles – du campagnol à la marmotte. Les oiseaux, serpents et autres grenouilles font également partie de son tableau de chasse… à défaut de mieux !

Un loup adulte a besoin de viande, à raison d’environ 5 kg quotidiens. Toutefois, dans la nature, les repas sont soumis au résultat de la chasse. Il est donc bien rare que les animaux mangent tous les jours.

Loup : le régime alimentaire d’un opportuniste..

Plus que toute autre considération, ce qui guide le choix de la nourriture des loups est bel et bien sa disponibilité ! Ce « féroce prédateur » privilégie les proies présentes sur son territoire à l’instant T. Et, s’il n’y a pas de gibier, il se rabat sans chipoter sur toutes les sources de nourriture disponibles. On a ainsi vu des loups se faire pêcheurs, voire insectivores ou charognards – mais seulement en dernière extrémité.

En résumé, si le loup adopte un régime alimentaire varié en cas de force majeure, il n’est cependant pas omnivore. Son métabolisme est celui d’un carnivore… mais on ne survit pas à des siècles de disette et de persécution sans faire quelques concessions !

Les besoins nutritionnels du loup, variables selon la période

Comme toutes les espèces vivantes, Canis lupus connaît des moments où son appétit est féroce et d’autres où il se contente de peu. En hiver, son organisme a besoin de davantage de calories pour maintenir sa température corporelle et ses fonctions vitales. Il est donc essentiel à sa survie, qu’il trouve des sources de nourriture de qualité, de façon régulière… ce qui est loin d’être évident suivant l’environnement où il vit.

De même, durant la gestation et la lactation, les louves ont des besoins nutritionnels accrus. Heureusement, la meute tout entière se dévoue pour leur apporter de quoi assurer leur subsistance et celle des louveteaux.

Le loup, régulateur des écosystèmes

La nature est bien faite. Chaque espèce cherche à assurer sa survie et celle de sa descendance en consacrant le moins de temps et d’énergie possible à se procurer sa nourriture. Canis lupus ne fait pas exception : il s’attaque en priorité aux proies faciles à attraper.

Concrètement, cela signifie que le loup choisit les individus affaiblis, malades et âgés. Cette sélection naturelle a pour effet d’assainir les populations de gibier, en éliminant les sujets les moins aptes à survivre et en évitant les risques de propagation des maladies.

C’est cet aspect de régulation que le Parc de Courzieu souhaite rappeler à ses visiteurs. Le loup, loin d’être le monstre sanguinaire des légendes, est un maillon essentiel de la chaîne du vivant. Il contribue à limiter la prolifération du gibier, source de déséquilibre de l’écosystème et de danger pour les autres espèces. Il participe au maintien de populations saines. Enfin, parce qu’il est résolument opportuniste, il s’intègre harmonieusement dans son environnement et ne met pas les autres espèces en danger.

Vous souhaitez en apprendre davantage sur le loup ? Rendez-vous au Parc de Courzieu !