Différence entre vautour et charognard : mieux comprendre un rapace méconnu

La catégorie des animaux charognards, dont fait partie le vautour, est méconnue et souvent peu appréciée de l’homme. Mais, loin des a priori, les espèces concernées ont de passionnantes caractéristiques et une véritable utilité écologique.

Quelle est la différence entre vautour et charognard, où nichent les vautours et comment reconnaître les rapaces en vol ? Avec le parc de Courzieu, partez à la rencontre de cette espèce hors du commun, aux nombreuses vertus écologiques.

Le charognard : quel est ce genre animal mal aimé ?

Le terme de charognard désigne un animal se nourrissant, exclusivement ou en partie, d’animaux morts ou en décomposition, que l’on appelle charognes.

Parmi les charognards figurent diverses espèces animales telles que la hyène, le chacal ou le requin blanc. Bien représentés chez les oiseaux, les charognards tels que le vautour, le gypaète barbu, le condor des Andes ou le milan noir adoptent des comportements très différents selon l’espèce. Certains auront en effet tendance à alterner les techniques pour se nourrir, chassant lorsque la situation leur est favorable. D’autres, telles que le vautour, ne se nourrissent que de carcasses d’animaux morts.

Mal compris et souvent mal aimé, le charognard est considéré comme un animal opportuniste. Une impression relativement fausse, beaucoup d’espèces ne faisant que s’adapter aux circonstances pour assurer leur survie ! Par ailleurs, le charognard, et notamment le vautour, possède une véritable utilité sur le plan écologique : en éliminant les carcasses, il contribue à nettoyer la zone et à protéger les autres espèces contre la propagation d’éventuelles maladies.

Le vautour, charognard par excellence

Le vautour est l’un des charognards les plus connus du règne animal. Ce que l’on sait moins, c’est que la famille des vautours regroupe en réalité plusieurs espèces de rapaces diurnes nécrophages, toutes bien particulières et très utiles !

En France, on distingue quatre principales espèces de vautour :

  • Le vautour fauve, typique du sud de la France, que l’on retrouve dans les zones escarpées, les gorges et les falaises.
  • Le vautour moine, réintroduit dans les années 1990 dans le sud-ouest de la France et les Cévennes et adepte des falaises et forêts
  • Le vautour percnoptère, que l’on retrouve dans les zones rocheuses ou désertiques
  • Le gypaète barbu, courant dans les espaces ouverts et très montagneux des Pyrénées et des Alpes

Caractéristiques de ces espèces, le bec crochu et les serres acérées sont autant d’outils pour découper la viande. On reconnaît également le vautour à sa grande taille et à son cou long et dénudé, qui lui permet d’atteindre la viande sans se salir. Parfaitement équipé, le rapace agit vite et bien lorsqu’il repère une carcasse !

L’organisation chez les vautours, un véritable art de vivre

Le comportement des vautours diffère notablement selon les espèces. Alors que le vautour fauve, très grégaire, apprécie la vie en communauté et niche dans les rochers, le vautour percnoptère a quant à lui pour habitude de migrer vers le sud du Sahara à la saison froide.

En matière d’alimentation également, les habitudes sont variées mais très complémentaires ! Certains vautours seront uniquement nécrophages alors que d’autres consommeront également de petits reptiles ou des œufs.

Les espèces dites de « tireurs-fouilleurs » consomment les tissus mous des charognes, alors que les « déchireurs » usent de leur bec acéré pour découper les zones dures telles que les tendons ou les cartilages. Les « picoreurs » attrapent dans leur bec de petits morceaux de viande et les « casseurs » brisent quant à eux les os des carcasses, qu’ils consomment ensuite.

Selon la région où ils vivent, les vautours consommeront des cadavres d’ongulés tels que le sanglier, le chamois, le cerf, ou bien d’animaux d’élevage. En France, ces rapaces consomment également des restes domestiques cumulés par l’Homme.

Reconnaître le vautour en vol

Comme de nombreux rapaces, le vautour est reconnaissable en vol à sa silhouette caractéristique et à sa grande envergure de plus d’1m. Les ailes larges et les plumes qui se trouvent au bout sont généralement bien démarquées.

Dans le cas du vautour en particulier, le long cou, replié de manière courbe, est reconnaissable.
On identifiera également les rapaces par leur attitude en vol. Le vautour, toujours en quête de courants chauds pour décoller ou atterrir, est bon planeur. Il fait d’ailleurs partie des oiseaux les plus performants en la matière !

Une fois en hauteur, le vautour repère son repas de loin. Il lui est en effet possible d’identifier une carcasse dans un rayon de 35 kilomètres, à condition bien sûr que la vue soit dégagée.

Souvent solidaire de son groupe, le vautour partagera volontiers son repas. Ensemble, le groupe nettoie les carcasses avec une grande rapidité : parfois, quelques minutes suffisent pour consommer entièrement un chamois ou un petit cerf. Méfiant, le vautour restera cependant en alerte pour fuir au moindre signe de danger. Il sera donc particulièrement difficile de l’approcher.

Les rapaces du Parc de Courzieu, ou comment rendre au charognard la place qu’il mérite

Une meilleure connaissance des rapaces, et notamment des vautours, passe par l’observation directe dans des conditions réelles ! Au plus près de ces incroyables animaux, les a priori disparaissent rapidement.

Au parc de Courzieu, les visiteurs peuvent assister à des présentations de rapaces en vol libre et en simulation de prédation. Une occasion unique d’observer les vautours de près et de faire la différence entre les espèces de rapaces, mais aussi de rétablir certaines vérités sur les charognards.

Impliqué dans des programmes internationaux pour la reproduction des espèces, le parc de Courzieu travaille activement à la préservation des vautours. Au sein du centre de reproduction du parc et de sa nurserie naissent de jeunes spécimens qui y resteront résidents ou seront placés dans des parcs ayant une approche similaire. L’objectif : pérenniser cette espèce utile et tisser un lien fort entre le rapace et l’humain, essentiel pour bien protéger le vautour.

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