La communication entre les arbres, une découverte scientifique fascinante

Si tout un chacun comprend aujourd’hui pourquoi les arbres sont importants, beaucoup de gens les considèrent encore comme des « choses ». Parce qu’ils sont immobiles et silencieux, on a longtemps considéré que les végétaux étaient incapables d’échanges. Or, il s’avère que la communication entre les arbres est une réalité, qui plus est, bien plus complexe qu’on ne l’aurait cru !

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Comment les arbres communiquent entre eux : une véritable intelligence

Au sein d’une forêt ou d’un bois comme au cœur de la savane, les sciences ont désormais établi que les arbres communiquent. L’exemple le plus connu est celui des acacias en Afrique. Pour résister au broutage des antilopes, ceux-ci ont développé une tactique surprenante : le premier individu attaqué émet aussitôt des composés organiques volatiles qui avertissent ses congénères du danger. Ceux-ci sécrètent alors davantage de tanin, ce qui a pour effet de rendre leurs feuilles amères, donc peu appréciées des herbivores…

Plus près de nous, les arbres échangent des informations de diverses manières. Le sous-sol des bois et des forêts constitue en effet un vaste réseau où s’entremêlent racines de plantes, d’arbres et champignons. Ce tissage géant constitue l’équivalent d’Internet pour les arbres, qui l’utilisent pour transmettre des informations à leurs voisins.

L’objectif : avertir les arbres des environs d’un danger immédiat. En envoyant une impulsion électrique à travers le réseau racinaire, un individu attaqué par des insectes ou un cervidé, par exemple, permet ainsi à ses congénères de sécréter des sucs amers afin de décourager les importuns. Se déplaçant à la vitesse impressionnante d’un centimètre par seconde, l’impulsion peut atteindre un arbre distant de plusieurs centaines de mètres en un temps restreint.

Communication des végétaux : les multiples interactions entre les arbres et leur environnement

Tout comme leurs lointains congénères d’Afrique, les arbres de France sont aussi capables d’émettre des composés aériens pour envoyer des informations. Mais la communication dans une forêt ne se limite pas aux seuls arbres.

Le sous-sol forestier est constitué d’un entrelacs dense de racines d’arbres, d’arbustes, de plantes et de mycorhizes – le système racinaire des champignons. Cette immense toile permet à tous les végétaux de communiquer, y compris entre espèces différentes. Le « wood wide web », comme l’ont surnommé les chercheurs, a une importance cruciale pour la vie des plantes et des arbres. Il s’y échange non seulement des informations, mais aussi de l’eau et des nutriments. Les « greffes racinaires » permettant ces interactions ont été mises en évidence sur plus de 150 espèces de résineux et d’arbres à fleurs.

Les « échanges de bons procédés » entre les arbres et les champignons sont désignés sous le nom de symbiose mutualiste. Les premiers fournissent aux seconds une partie du glucose fabriqué par la photosynthèse, tandis que ces derniers partagent avec les arbres les nitrates et phosphates qu’ils puisent dans le sol.

Communication et solidarité chez les arbres

L’exemple du Kauri de Nouvelle-Zélande (Agathis australis) a encore élargi les perspectives en matière de solidarité entre les arbres. Cet arbre coupé a pu survivre grâce à l’aide de ses congénères, qui lui ont envoyé l’eau et les minéraux nécessaires. Pour quelle raison ? D’après les chercheurs, il s’agit d’une entraide : en période de forte chaleur, la souche, non soumise aux pertes d’eau par les feuilles, fournissait à ses voisins de quoi résister à la sécheresse. En échange, ceux-ci la maintenaient en vie.

Les progrès de la biologie et le nouvel intérêt de l’homme pour le règne végétal ont aussi permis de comprendre qu’au sein d’une forêt, par exemple, aucun individu n’est isolé. Cet écosystème fonctionne comme une seule et vaste entité. Il est même probable qu’un arbre situé sur un emplacement humide et ombragé envoie ses ressources excédentaires aux individus moins favorisés. De même, les arbres âgés peuvent partager avec des arbrisseaux qui, en raison de leur petite taille, manquent de l’ensoleillement suffisant pour se développer.

Dans le même ordre d’idée, on a mis en lumière une collaboration saisonnière entre le bouleau à papier (Betula papyrifera) et le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii). Au printemps et à l’automne, les arbres caduques sont dépourvus de feuilles : les conifères leur fournissent alors du carbone et de l’azote. En été, les bouleaux possèdent un feuillage abondant, et leur haute taille leur permet de produire à leur tour de l’azote et du carbone en quantité… et de le partager avec les sapins.

Arbre, forêt, écosystème : un équilibre complexe et fragile

Les deux dernières décennies ont vu d’importantes avancées scientifiques dans la compréhension de la communication entre les végétaux. Ces connaissances, alliées à la prise de conscience des enjeux environnementaux, contribuent à faire comprendre au public l’importance de préserver les écosystèmes.

La Nature déploie des trésors d’inventivité pour favoriser la vie. Les espèces, qu’elles soient animales ou végétales, imaginent en permanence de nouveaux moyens de s’adapter et de survivre. Mais tout cela prend du temps, et les transformations radicales engendrées par les activités humaines sont trop rapides pour que l’environnement développe des réponses efficaces. Il est plus que jamais vital de comprendre que toutes les formes de vie sont étroitement liées et que chaque geste peut avoir un impact colossal.

Depuis sa création, le Parc de Courzieu s’engage dans la préservation des écosystèmes et des espèces qu’ils abritent. Nous proposons au public, aux écoles et aux entreprises des ateliers nature thématiques, ainsi que des animations et des échanges avec nos soigneurs. Venez en apprendre plus sur les fabuleux moyens de communication des arbres et bien d’autres merveilles !

N’hésitez pas à réserver un atelier dans notre rubrique « Évènements » ou à nous contacter pour plus de renseignements.