Comment se nourrit le milan noir ?
Les réponses de nos animaliers

Lors d’un précédent article, nous avions abordé le sujet « comment reconnaître les rapaces en vol ? ». À cette occasion, nous avions évoqué un certain oiseau, dont la queue échancrée le distinguait aisément de la buse ou du faucon.

C’est sur cette espèce que nous revenons aujourd’hui, pour vous faire découvrir comment se nourrit le milan noir.

Régime alimentaire du milan noir : éclectisme et opportunisme

Le milan noir, Milvus migrans pour les scientifiques, est présent dans une large majorité de la France et de l’Europe, à l’exception des pays du nord et des îles. Tour à tour charognard, pêcheur et chasseur, cet oiseau fait partie des rapaces diurnes. Il vit généralement à proximité des zones humides et des cours d’eau, dans lesquels il trouve l’essentiel de son alimentation.

Le milan noir est charognard : il se nourrit surtout de poissons morts qu’il récupère sur les rives des points d’eau. Il lui arrive aussi de manger les cadavres des animaux renversés par les voitures : on voit ainsi régulièrement des milans noirs planer au-dessus des axes routiers, à l’affût de leur prochain déjeuner…

À l’occasion, le rapace ne dédaigne pas les proies vivantes, dont le poids peut aller jusqu’à 600 grammes. Il se nourrit notamment de batraciens et de reptiles, ainsi que de rongeurs (essentiellement des campagnols) qu’il capture dans les espaces découverts. Le milan noir chasse en vol et affectionne les prés récemment fauchés, dans lesquels ses proies se retrouvent tout d’un coup sans abri !

Opportuniste comme bien des espèces, le milan noir se fait détritivore et mange les déchets issus des activités humaines, raison pour laquelle on le croise parfois au-dessus des décharges.

L’une des caractéristiques essentielles de l’alimentation du milan noir est donc sa diversité. Ses capacités de digestion et d’assimilation le rendent capable de s’adapter à un grand nombre de régimes, ce qui rend l’espèce particulièrement résiliente.

Mode de vie des milans noirs, des rapaces migrateurs et sociables

Chose plutôt rare chez les rapaces, le milan noir est grégaire. Il apprécie la vie en société durant la période de nidification, ainsi que pendant les migrations annuelles. Cette espèce quitte l’Europe pour l’Afrique tropicale dès la fin du mois de juillet, pour revenir dans nos contrées entre février et mai.

Cet oiseau d’un naturel sociable préfère cependant chasser seul ou en couple. Les deux partenaires sont généralement fidèles tout au long de leur vie et conservent même leur territoire d’une année sur l’autre. Ils bâtissent leur aire de préférence au sommet d’un gros arbre, en lisière de forêt et à proximité d’un plan d’eau, à une hauteur de 8 à 15 mètres au-dessus du sol. Ils peuvent aussi utiliser un ancien nid de corvidé ou de rapace.

La femelle pond 2 à 3 œufs à la fin du mois d’avril. Le milan mâle s’occupe du ravitaillement et de la surveillance du territoire, tandis que la femelle couve puis prend soin des oisillons, qu’elle nourrit grâce à ce que rapporte le mâle. Les jeunes milans quittent le nid parental à partir de la mi-juillet.

Le vol du milan noir, planeur d’exception

Ce n’est pas un hasard si, outre-Manche, le milan noir est appelé « kite », ce qui signifie cerf-volant ! Il n’est pas rare d’admirer l’oiseau au-dessus des champs ou des routes, se laissant porter par les courants aériens à une altitude variable. Ce rapace pratique le vol d’exploration, depuis un point de vue privilégié dans les airs, ce qui lui permet de repérer aisément les proies, mortes ou vives…

Dès leur retour de migration, les milans noirs se livrent à des parades nuptiales en vol. Les deux partenaires effectuent des figures aériennes, alternant avec virtuosité des phases de rapprochement et d’éloignement. Ce ballet est visible dès la fin du mois de mars.

Milan noir ou milan royal : comment les distinguer ?

Bien que proches, Milvus migrans et Milvus milvus se distinguent par différentes caractéristiques :

  • bien que nommé « milan noir », notre rapace est plutôt brun uniforme, parfois teinté de gris ou de roux, alors que son royal cousin possède deux zones blanches sous les ailes, au niveau des poignets, facilement visibles en vol ;
  • le milan noir a une envergure maximale de 155 cm pour un poids d’un kilo, quand le milan royal affiche une envergure de 165 cm et un poids d’1,3 kilo (pour la femelle) ;
  • même si la queue du milan noir est légèrement échancrée, elle peut paraître quasiment droite lorsqu’elle est déployée ; celle du milan royal, en revanche, présente clairement une forme de V.

Peu bavard, le milan noir possède un chant qui rappelle légèrement le hennissement du cheval : on dit qu’il huit.

Statut de conservation du milan noir en France

Sur le territoire national, on peut observer le milan noir quasiment partout, sauf en montagne au-dessus de 1 000 m d’altitude. Il semble aussi moins apprécier le nord et l’ouest du pays. Cette espèce n’est pas spécialement menacée en France, où les effectifs du milan noir sont même en légère hausse.

Toutefois, comme de nombreuses espèces, la diminution de l’habitat du milan noir due aux activités humaines a un impact négatif sur sa reproduction et sur les perspectives d’évolution des populations.

Partant de ce constat, le parc zoologique de Courzieu s’engage activement pour la préservation des oiseaux et, surtout, des écosystèmes qui les abritent. Au même titre que plus de 40 autres espèces, le milan noir fait l’objet d’une présentation au public lors de spectacles en vol libre et en simulation de prédation. Venez le rencontrer en chair, en os et en plumes dans un parc aux animaux différent des autres !

Vous souhaitez en apprendre davantage  ? N’hésitez pas à visiter le parc et poser toutes vos questions à nos animaliers !